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Le site web de Sébastien Verne







Mes recherches

Je m'intéresse principalement aux intéractions biologiques, c'est à dire aux interactions qui existent entre deux espèces vivantes. Mes recherches portent à la fois sur les mécanismes évolutifs sous jacents des interactions biologiques qu'aux conséquences évolutives de ces interactions. En effet, la compétition, le mutualisme, la parasitisme ou la prédation constituent des moteurs de l'évolution car ils impliquent des adaptations très différentes chez les organismes concernés. Par exemple, les relations entre un parasite et son hôte peuvent conduire à une course aux armements: l'évolution favorisera les parasites les plus aptes à trouver leurs hôtes, mais aussi les parasites qui exploitent le mieux leurs hôtes. D'un autre côté, la sélection naturelle favorisera les hôtes les mieux capables d'éviter les parasites et/ou ceux les plus capables de résister aux attaques des parasites. Parfois, l'évolution peut aussi conduire à l'apparition de mutualisme entre un hôte et son parasite car une mort prématurée de l'hôte entraîne également celle de ses parasites. Le parasite n'a donc pas intérêt à être trop virulent et la sélection peut alors favoriser des parasites qui favorisent la survie de leur hôte en leur procurant un avantage (e.g. une résistance contre d'autres parasites). Une telle évolution est impossible chez les prédateurs car généralement, ils doivent tuer leur proie pour pouvoir la manger.

Je m'intéresse aussi beaucoup aux conséquences des interactions biologiques (en particulier dans le cas des relations hôtes-parasites) sur la dynamique et la génétique des populations. En effet, à cause de leur mode de transmission, certains parasites, comme les bactéries du genre Wolbachia, vont profondément affecter la structuration génétique des populations d'invertébrés qui les hébergent. Inversement, la connectivité (i.e. les migrations) des populations hôtes peuvent fortement influence la dynamique des populations de parasites.

Au cours de ma thèse, je me suis intéressé à un modèle original et passionnant constitué d'un hôte et de son parasite de la reproduction. En effet, l'isopode terrestre Armadillidium vulgare fat partie des nombreuses espèces d'arthropodes qui hébergent la bactérie Wolbachia. Cette bactérie n'est habituellement transmise que via les oeufs, de la mère à sa descendance. Un mâle infecté ne peut pas transmettre la bactérie. Pour contourner le problème, Wolbachia va tout simplement obliger le mâle infecté à se développer en femelle dès les premières semaines de développement embryonnaire. Le mâle génétique sera donc une femelle parfaitement fonctionnelle. Mon travail de thèse a consisté à analyser la structuration génétique des populations d'A. vulgare pour tenter de comprendre quel est l'impact de Wolbachia sur celle-ci, mais aussi de comprendre en quoi une structuration particulière des populations de cloportes peut favoriser ou au contraire défavoriser la propagation de Wolbachia. Ce travail a fait appel essentiellement à des approches de génétique des populations, avec l'utilisation de différents types de marqueurs génétiques, mais également à des expériences comportementales et de nombreux élevages afin de comparer les traits d'histoire de vie des différents types de femelles (non infectées vs. infectées) et les manipulations opérées par les bactéries sur leurs hôtes.

Au cours de mon postdoctorat à Vancouver (Colombie Britannique, côte ouest du Canada), je me suis intéressé à un modèle très différent, puisqu'il s'agissait de l'épicéa (Picea spp.) et du charançon du pin blanc (Pissodes strobi). En effet, le charançon du pin blanc cause beaucoup de dégats dans les forêts nord-américaines en s'attaquant aux tiges terminales des jeunes arbres. Ils peuvent aller jusqu'à tuer la tige terminale de l'arbre. Les conséquences sont un ralentissement de la croissance, l'apparition de malformations (troncs tordus, en fourche) et donc une perte de rentabilité pour les forestiers. Au cours de ce travail, je me suis surtout intéressé aux bases génétiques de la résistance de l'épicéa au charançon. Pour identifier ces bases, j'ai utiisé des approches de transcriptomique (puces à ADNc) et de génétique quantitative.

Je cherche actuellement un postdoc en génomique pour continuer à travailler sur un modèle impliquant des interactions biologiques durables (type hôte-parasites ou symbiotiques), de préférence en Europe de l'Ouest.